Alyson Noël
Eternels
tome 1: evermore
Michel Lafon
2009
Après le décès de sa famille dans un accident de voiture, Ever est confiée aux soins de sa tante Sabine et part vivre en Californie. Sous la bleuté oppressante du ciel, elle tente d'avancer au jour le jour dans sa nouvelle vie auprès de ses amis Haven (Even?) et Miles (Smile?). La première est une gothique à la recherche de sa véritable personnalité qui partage un même goût pour les réunions de dépendants que le personnage de Marla Singer dans le roman Fight Club; le second un homosexuel décomplexé qui doit jouer l'adolescent parfait en famille. La routine du lycée est d'autant plus difficilement supportable à Ever que depuis la mort de ses parents, elle est aux prises avec un don particulièrement encombrant: elle voit les morts, distingue l'aura des vivants et ne peut se détacher du brouhaha de leurs pensées. Tout bascule le jour où un nouvel élève Damen (Damné?) Auguste arrive dans son cours de littérature. Il exerce une profonde attraction sur ses camarades. Haven comme Miles, n'échappant pas à la règle, se disputent les charmes de cet inconnu qu'Ever feint ne pas avoir remarqué. C'est sans compter sur l'insistance de Damen à vouloir la fréquenter, la jalousie d'Haven, les insinuations de Miles, les chuchotements de ses camarades les plus populaires et les mystères qui entourent le jeune-homme. En effet, si Ever est prompte à accepter son don sans chercher à le maîtriser, elle découvre progressivement que le charme de Damen dissimule bien des choses étranges: il mange à peine, s'abreuve exclusivement d'une boisson vermillon, sèche les cours sans que ses résultats semblent en souffrir, se distrait dans des endroits plus luxueux les uns que les autres et refuse de révéler où il vit. Il va falloir à Ever toute la malice de sa petite soeur fantôme Riley et le savoir-faire de la voyante Ava pour l'aider à prendre les bonnes décisions et forcer certains secrets.
Rien d'original dans ce synopsis qui ne rappelle que trop d'autres succès de la littérature jeunesse. Quant à l'espoir de retrouver une âme de midinette, il est rapidement déçu par l'insistance de l'auteur à bâcler les nuances du sentiment amoureux dont les émois sont traités sur le mode du symptôme médical, à anéantir tout éveil sensuel et à rompre avec une tradition littéraire fantastique féconde en symboles. L'imaginaire du lecteur demeure verrouillé par le refus de l'implicite et une construction des chapitres trop ostentatoire.
